Tales of Symphonia: Intro

Sorti le 29 août 2003 au Japon, Tales of Symphonia a connu un véritable engouement auprès du public japonais alors que l'on croyait tous les yeux rivés sur le très attendu Final Fantasy Crystal Chronicles qui sortait quasiment au même moment sur GameCube. Les japonais ont même eu droit à une édition spéciale de la console GameCube aux couleurs de Tales of Symphonia (la GameCube Symphonic Green Edition + le jeu + un Gameboy Player + une carte mémoire + un disque bonus), comme vous le voyez sur les images ci-dessous. Le jeu étant annoncé pour cet été aux Etats-Unis, et une sortie européenne étant tout à fait envisageable, nous avons pensé que vous apprécieriez de découvrir ce RPG sous la forme d'un tour d'horizon de ce que nous propose la version japonaise. Ce sera également l'occasion de vous parler du premier opus de la série, Tales of Phantasia, qui a d'abord vu le jour en 1995 sur Super Famicom pour se voir par la suite adapté sur Playstation et plus récemment sur Gameboy Advance. En espérant que cela vous donnera envie de vous plonger assidûment dans la grande saga de Namco.

Le monde de Tales of Symphonia
L'intro:
Entièrement réalisée en animation, la séquence d’introduction de Tales of Symphonia permet de découvrir l’intégralité des personnages que l’on peut contrôler dans le jeu, et révèle même certains aspects de leur personnalité à travers différentes scènes qui correspondent à des passages clés de l’aventure. Je vous laisse découvrir quelques extraits de cette superbe scène d’ouverture en images, sachant qu’elle est mise en valeur dans le jeu par le thème Starry Heavens chanté par le groupe japonais Day After Tomorrow. Par contre, n’espérez pas voir une autre séquence de ce type lors du changement de disque, la seule autre vraie séquence n’intervient qu’à la fin du jeu.

L’univers décrit dans Tales of Symphonia présente deux mondes, Sylvarant et Teseara, reliés entre eux par une substance vitale, le mana, et menacés de destruction. La grande richesse de l’aventure réside justement dans le fait que c’est au moment où l’on croit avoir tout vu de Sylvarant qu’un autre monde se dévoile, avec autant de continents à explorer, et que toute l’histoire est remise en question. La quête s’en retrouve d’autant plus complexifiée que le joueur a alors la possibilité d’explorer simultanément les deux mondes, dans la mesure où il existe un passage qui les relie. Sans rentrer dans les détails du scénario, la première partie de la quête nous met aux prises avec des soldats demi-elfes appelés Desaian, qui séquestrent les humains dans des sortes d’usines pour en extraire du mana, la plupart d’entre eux étant carrément transformés en « bakemono », à savoir des créatures monstrueuses qui n’ont plus d’espoir de salut et qui sont utilisées pour se retourner contre les humains. C’est dans ce contexte que la jeune Collet et ses amis doivent tenter d’atteindre la Tour de Mana, avant qu’une quête encore plus ambitieuse ne s’offre à eux avec la recherche des différents esprits de la nature et la lutte contre les anges de Yugdrasil. L’univers de Tales of Symphonia est ainsi peuplé d’êtres aux origines différentes, comme les elfes, les demi-elfes, les nains, les humains ou encore les hommes-chats, qui ne vivent pas forcément dans la plus grande entente mais qui apportent tous une couleur différente à l’ambiance générale qui se dégage de cet univers fantaisiste. Voici un petit aperçu des différents lieux qui composent Sylvarant et Teseara, sachant que la quête est plutôt longue, environ une soixantaine d’heures de jeu, et qu’elle tient sur 2 DVD.

Même si les plus courageux des aventuriers sont souvent enclins à explorer le monde à pied en faisant fi de la fatigue, ils sont généralement récompensés par l’obtention de différents moyens de transport assez bienvenus. Tales of Symphonia ne déroge pas à la règle, et l’on acquiert progressivement des montures et autres engins qui facilitent les trajets sur la carte. L’un des premiers raccourcis que l’on découvre se fait par l’intermédiaire de voyageurs que l’on peut croiser dans une ville et qui désirent en rallier une autre. Si vous acceptez de les accompagner, vous vous y retrouverez instantanément sans avoir besoin de faire le trajet entre les deux villes. Ensuite, il y a Noishu, un animal étrange mais néanmoins docile et dévoué à Lloyd, que l’on peut appeler à tout moment sur la carte à condition d’avoir pu rallier le menhir le plus proche. On active alors le « Long Mode » qui permet de voyager directement sur le dos de l’animal, ce qui offre une visibilité plus large sur la map et une vitesse de déplacement suffisante pour éviter les monstres. Comme dans les donjons, on peut en effet voir les ennemis sur la carte et ainsi essayer de les éviter. Si dans certains villages on nous offre la possibilité de rallier un point à un autre en barque ou en bateau, c’est seulement après la rencontre avec Shihna que l’on acquiert son propre navire. Mis au point par le clan de Shihna dans le laboratoire de Meltokio, le bateau Eleka (Elemental Cargo) fonctionne grâce au pouvoir d’Ondine, l’esprit de l’eau, et est miniaturisable. Cela permet de le faire apparaître comme par enchantement dès que l’on atteint un port pour prendre la mer et rejoindre un autre continent en toute sécurité. Mais il faut parfois prendre la voie des airs pour atteindre son but, et si l’aventure permet un court instant de voir nos amis voyager à dos de dragons, on finit par mettre la main sur les fameux Airbirds, récurrents dans la série. On peut alors survoler la carte en toute liberté et rallier facilement les deux mondes lorsque c’est nécessaire.

Même si la quête proposée dans Tales of Symphonia est relativement linéaire, on a très souvent la possibilité de s’écarter de ses objectifs principaux pour explorer le monde à sa guise. Du coup, il est facile de perdre de vue le but de sa quête et de se retrouver complètement perdu. Heureusement, un certain nombre d’éléments présents dans le jeu s’arrangent pour vous mettre sur la voie et vous aiguiller de différentes manières, de sorte qu’il est quasiment impossible de se retrouver bloqué. Ainsi, outre les très nombreuses cut-scenes qui interviennent dès qu’un objectif est atteint, la progression est ponctuée de conversations entre les différents personnages du jeu, qu’on est libre de choisir de voir ou de ne pas voir lorsqu’elles interviennent. On assiste alors à des conversations qui peuvent être axées sur les relations entre les personnages ou qui concernent vos prochains objectifs. Si malgré tout vous ne savez toujours pas où aller, il suffit de passer par le sous-menu pour trouver un résumé très complet qui récapitule toutes les étapes de votre aventure et vous indique, avec un système de couleur, les objectifs en cours ou inachevés, accompagné d’un texte qui révèle ce que l’on attend de vous. Très pratique pour savoir dans quelle direction aller. Enfin, en plus de la petite carte qui s’inscrit en bas à droite de l’écran de jeu lors des phases de déplacement, on peut aussi trouver une carte complète de Sylvarant et de Teseara en passant par le sous-menu, ce qui se révèle vite indispensable pour retrouver rapidement un lieu précis. Vous voyez qu’il est tout simplement impossible de se retrouver bloqué dans l’aventure. Et à ce niveau-là, Tales of Symphonia introduit des éléments vraiment pertinents que tous les RPG devraient prendre en modèle.

L’un des attraits de Tales of Symphonia réside dans le charisme des personnages qui interviennent dans l’aventure. Ils bénéficient non seulement d’un superbe design mais aussi d’une personnalité parfois simplement attachante, parfois beaucoup plus complexe avec un véritable vécu qui ne se révèle jamais sans passer par des épreuves décisives pour l’évolution des relations au sein du groupe. Si la réalisation en cel shading peut faire passer une certaine naïveté dans la physionomie des personnages, c’est surtout la pertinence du doublage et des voix de chacun qui représente davantage les véritables traits de personnalité des héros. Si le contraste entre le design et les voix peut choquer au début, on s’adapte d’autant plus vite que les voix sont très expressives, presque omniprésentes tout au long du jeu, et donnent souvent l’impression d’être en plein coeur d’une série animée. Les doubleurs occidentaux vont avoir fort à faire pour égaler l’excellence du doublage original japonais. L’autre point important concernant les personnages, c’est qu’il est possible de choisir parmi eux celui que l’on souhaite voir apparaître à l’écran, sachant qu’on pourra avoir jusqu’à 8 personnages à la fois, même si on est limité à 4 personnages pour former son groupe. L’intérêt de la chose réside dans le fait que les réactions des PNJ varient en fonction du personnage qu’on choisit comme leader. Par exemple, tous les PNJ féminins que vous accosterez (les demoiselles, les gamines et même les grand-mères) seront incapables de résister au charme naturel de Zelos, et ne pourront s’empêcher de lui refiler plein de trucs à chaque discussion. Terminons avec le système de spécialisation, récurrent dans la série, qui permet de choisir un titre pour chaque personnage dans l’écran de Statut en fonction des traits de caractère qui se révèlent petit à petit, ce qui va conditionner les caractéristiques qui vont augmenter ou diminuer au prochain level up. Voyons maintenant plus en détails les particularités de chacun des personnages jouables.

Lloyd Irving

Principal héros de l’histoire, Lloyd Irving est un jeune homme de 17 ans élevé à Iseria par le nain forgeron Dike, ses parents ayant été assassinés par les Desaian. Il est assez impétueux, ne manque jamais une occasion de rappeler les règles des nains, et désire devenir un escrimeur hors pair. Il se bat avec deux épées à la fois aux côtés de ses meilleurs amis, Genius et Collet, et doit quitter son village natal à la suite d’un bannissement. Il assume parfaitement son rôle de leader mais manque quand même de confiance en lui. Cela se traduit notamment par le fait qu’il s’inquiète souvent de ses progrès effectués auprès de Kratos, qu’il considère un peu comme un modèle. Il est constamment à l’écoute de Collet et est prêt à sacrifier sa vie pour la protéger.


Collet Brunel

La jeune fille maladroite du début, qui trébuche constamment et affiche une grande timidité, se voit rapidement désignée comme « Mana no Miko », et a pour lourde tâche de sauver le monde en accomplissant son devoir dans la Tour de Mana. Elle est incroyablement gentille, naïve et attachante, mais elle est consciente du rôle majeur qu’elle doit jouer et est prête à se sacrifier s’il le faut. Elle est âgée de 16 ans et se bat avec des chakrams. De par ses pouvoirs, elle est la cible de tous et possède des ailes, car elle est la fille de l’ange Remiel. La transformation qu’elle subit ne va pas sans de nombreux changements, souvent douloureux, mais si elle perd le sens du goût et le sommeil, elle développe en revanche son sens de l’ouïe, décuple sa force et voit beaucoup plus loin. Collet fait preuve de beaucoup de courage en acceptant petit à petit de devenir un ange plutôt qu’un humain, et quand on lui demande ce qu’elle désirerait le plus, elle répond tout simplement : la paix dans le monde.


Genius Sage

Ce petit prodige de 12 ans porte bien son nom. Genius Sage est un demi-elfe enjoué qui ne loupe pas une occasion de montrer l’étendue de son savoir, et est toujours le premier à répondre aux questions de la prof qui n’est autre que sa grande soeur Refill. Il parle souvent sans réfléchir et surtout sans prendre de gants, et se fait fréquemment réprimander par sa soeur pour son impertinence. Genius est en tout cas très intelligent, et il n’est pas un véritable génie seulement en cours. C’est aussi le magicien du groupe et il dispose d’un grand nombre de sortilèges puissants. Il a du mal à accepter sa nature de demi-elfe car le même sang coule dans ses veines et dans celles des Desaian, ce qui le répugne. Son attirance vis à vis de la jeune Presea devient vite une évidence.


Refill Sage

Du haut de ses 23 ans, Refill Sage, la soeur de Genius, est une demi-elfe qui exerce le métier de prof dans le petit village d’Iseria à Sylvarant. Elle a un peu trop tendance à abuser de son autorité et à frapper son petit frère Genius au moindre prétexte, mais elle n’en demeure pas moins attachante et très intelligente. Toujours plongée dans ses livres, elle voue une véritable passion pour les pierres et les écritures anciennes, et rêve de posséder le fameux Necronomicon. C’est elle qui fait office de healer dans le groupe car elle dispose de nombreux sorts de protection, de régénération et de résurrection. Etrangement, cette jeune femme sûre d’elle déteste les voyages en mer et panique à la simple idée de monter dans un bateau


Kratos Aurion

Guerrier confirmé de 28 ans, Kratos Aurion est une sorte de chevalier paladin qui en impose avec sa voix très grave et son attitude toujours très digne. Il s’insinue rapidement dans le groupe sans expliquer ses véritables motivations, et profite de son expérience pour servir un peu de mentor à Lloyd. Kratos Aurion est à mon sens le personnage le plus complexe de l’histoire, mais je préfère ne pas en dire plus pour ne rien vous gâcher.


Shihna

La première rencontre avec Shihna n’est pas très engageante. Cette jeune ninja de 19 ans en a visiblement après la vie de Collet mais c’est dans le but de sauver son pays. Shihna est en effet originaire de Teseara, un monde inconnu des gens de Sylvarant, et il faudra maintes péripéties avant qu’elle ne rejoigne le groupe. Sa personnalité contraste avec les autres personnages car elle vient d’un pays lointain que les autres ne connaissent pas, et elle n’est pas du genre à se laisser faire. Elle est accompagnée de Korin, un animal familier doué de parole qui aura également son rôle à jouer dans l’aventure. C’est elle qui guidera le groupe sur les terres de Teseara et dans son village de Mizuho, car elle en sait plus long que les autres qui ignorent tout des liens entre les deux mondes. Autre particularité très intéressante, elle est la seule capable d’invoquer les esprits de la nature qui lui prêteront leurs pouvoirs une fois qu’elle les aura vaincus.


Zelos Wilder

A peine arrivé dans la grande ville de Meltokio à Teseara, le groupe de Lloyd fait la connaissance d’un personnage atypique mais néanmoins attachant nommé Zelos Wilder. Agé de 22 ans, ce joyeux luron trouve toujours le moyen de semer la zizanie au sein du groupe, ce qui atténue le côté dramatique du scénario en apportant une touche d’humour bienvenue. Le résultat est d’autant plus efficace que Zelos bénéficie d’un doublage génial, avec juste ce qu’il faut dans le ton et dans la voix pour retranscrire parfaitement son côté sûr de lui et moqueur. Zelos est un personnage qui sait se rendre attachant et qui ne manque jamais une occasion de séduire une fille. C’est bien simple, aucun individu appartenant à la gent féminine n’est capable de lui résister, quel que soit son âge et sa provenance. Du coup, il est fortement conseillé de se balader avec lui (en le choisissant comme leader) de manière à recevoir toutes sortes de choses en cadeau à chaque fois que l’on adresse la parole à une demoiselle, une petite fille ou même une vieille femme. S’il est relativement lent en combat, Zelos n’en est pas moins intéressant car il est à la fois guerrier et lanceur de sorts.


Presea Conbatil

La jeune fille soumise et exploitée que l’on rencontre à Meltokio est originaire du petit village d’Ozett. Elle intrigue par son comportement étrange et par le fait qu’elle ne parle quasiment pas ou de façon très laconique et hésitante. Sa voix très douce cache mal sa timidité et sa tendance à culpabiliser facilement. Elle se bat avec des haches deux fois plus grandes qu’elle et semble dotée d’une force surhumaine qui ne correspond pas à son gabarit. Le fait qu’elle sache également des choses très techniques laisse rapidement penser qu’elle cache quelque chose, mais ne serait-ce pas simplement la trace d’un lourd passé ? La question qui se pose en voyant la tristesse qui entrave son regard est de savoir si elle aura la force de sourire un jour.


Rigal Brian

Alors que Lloyd et ses amis cherchent une issue dans les égouts de Meltokio, ce rude gaillard leur tombe dessus comme un vulgaire bandit. Ce dernier ne cherche toutefois pas à affronter directement le groupe mais semble lié d’une façon ou d’une autre à Presea. Il rejoint le groupe un peu malgré lui dans un premier temps, mais son apparence rude et négligée cache des origines beaucoup plus nobles et un passé tragique. La voix très grave de Rigal marque bien son côté digne et sérieux, mais aussi dévoué à ses compagnons. Il est menotté et se bat avec des sortes de poignets d’acier qui vont parfaitement avec son style de combat à mains nues.

Voici pèle-mêle une galerie des personnages secondaires mais néanmoins indispensables au scénario de Tales of Symphonia. On ne dira pas grand-chose sur le rôle qu’ils ont à jouer, mais les fans de la série reconnaîtront parmi eux des noms déjà rencontrés dans les précédents opus, et lourds de sens. On voit notamment le troublant Mitos, le demi-elfe qui s’étonne de l’amitié entre les humains et les gens de sa race, Bota et Yuan, les renégats, l’ange Remiel, Yugdrasil, celui qui aurait scindé le monde en deux, ou encore le redoutable Foshitess. Impossible de ne pas parler non plus des hommes-chats, ou Nekonin, qui résident dans un village reculé du monde de Teseara mais que l’on trouve aussi dans chaque ville. Ils se proposent de rechercher pour vous des endroits, des monstres, ou d’autres choses qui ont pu vous échapper dans l’aventure, mais à vous de les payer suffisamment pour espérer obtenir une réponse pertinente. Vous le voyez, les rencontres surprenantes ne manquent pas dans Tales of Symphonia.